MAR@LAR@P02@uaa_.jpgPresse mardi 19 février 2013
Union artistique des Ardennes UAA:
«On préfère la qualité à la quantité »

Au premier plan (de g. à dr.),
la présidente Roberte Bucheler et l’artiste Frida Hourbette.
Au second plan,
les peintres sculpteurs Hubert Pauget, et Maurice Livat
Au 3eme plan,
Jean-Bernard Coqueret et Françoise Paris autour de l’œuvre
« Lilith.de Maurice Livat »
-Rencontre avec trois membres du club, qui fête ses 125 ans et organise son traditionnel salon du printemps au Caveau.

-Rossbach, Cocu et autres Schmittel… En cent vingt-cinq ans d’existence, l’Union artistique des Ardennes (UAA) a vu défiler de prestigieux noms de la création picturale notamment dans le département.
Fondé en 1888 par Eugène Damas, l’UAA est devenue une véritable institution. Consécration locale pour les uns, club élitiste pour les autres, elle regroupe une trentaine d’artistes œuvrant dans la peinture, le dessin ou la sculpture dans des styles variés. Une diversité que le public pourra retrouver lors du 95e salon de printemps organisé au Caveau.
Interview croisée de trois artistes incontournables de l’UAA :
Hubert Pauget, peintre sculpteur et graveur, Françoise Paris, peintre et personnalité marquante, et Maurice Livat, peintre sculpteur.

Que représente pour vous l’UAA ?
Maurice Livat (M.L) « L’UAA a le mérite de montrer que les Ardennes, ce n’est pas que la misère et les antiquités, il existe une force créatrice de qualité. L’UAA les met en valeur. […] Faire partie de ce groupe, cela nous oblige à nous transcender pour être au niveau des autres. Il y a une saine émulation collective. »
Françoise Paris (F.P) « La communication et l’échange avec les autres, ça, c’est important pour moi. »
Hubert Pauget: (H.P) « Cela nous permet aussi de ne pas être refermés sur notre travail. »

Est-ce une fierté ?
-H.P : « Je n’aime pas ce terme. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’on serait supérieur ? Non, je trouve cela normal, comme être membre d’une autre association. »
-M.L. : « Non, je ne dirais pas cela. Disons, que c’est une reconnaissance de notre travail, plus que de la personne. »

Certains d’entre vous sont présents depuis des décennies.
-F.P. : « Oui, mais moi j’ai quitté l’UAA. Quand j’ai arrêté la peinture, je me suis mise à travailler la terre et ça n’avait pas sa place à l’époque dans l’association. »
-M.L. : « En ce qui me concerne, il y avait un trop grand décalage avec ce que je faisais. J’étais trop contemporain, quand beaucoup regardaient vers le passé. J’ai fait des choses de mon côté, c’est aussi ce qui est bien. Et puis, j’y suis revenu. ».

Comment entre-t-on à l’UAA ?
-H.P. : « Les gens viennent nous voir pendant les expos notamment. Ils nous présentent des œuvres et puis on se réunit et on en discute. »
-F.P. : « Avant, c’était par parrainage, mais cela n’existe plus et tant mieux. »

Quels sont les critères ?
-H.P. : « La technique avant tout. Il y a une construction, des couleurs qui doivent être en place. C’est un savoir-faire avec une technique à acquérir. »
D’où une image d’élitisme, de prétention, celle d’un groupe d’artistes installés qui vous colle à la peau…
-H.P : « Oui, les gens associent l’UAA à cela parce qu’il y a une sélection. Si on acceptait tout le monde, ils ne le diraient pas. Mais on ne peut pas prendre tout le monde. La qualité d’abord. Parfois, on voit arriver des gens qui ont fait deux mois de cours de dessin, ne sont pas au niveau et ne comprennent pas pourquoi on ne les prend pas. On leur dit de continuer à travailler et de revenir. »
-M.L. : « On préfère la qualité à la quantité. Mais sans être fermé à la nouveauté. »

Y a-t-il des personnalités membres de l’UAA qui vous ont marqués ?
-F.P. : « Edmée Schmittel (portraitiste d’assises notamment pour le journal l’union-L’Ardennais notemment, NDLR) parce qu’elle a su garder sa personnalité. »
-H.P. : « Pierre Plateau, c’était l’artiste avec un grand A. »
-M.L. : « Oui, il a fait entrer l’aquarelle dans l’UAA. C’était le chef de file. Disons qu’il ne laissait pas indifférent. Il y avait aussi Simon Cocu, qui a représenté la Vallée et toute la métallurgie. »

La présidente :« Continuer à attirer des jeunes artistes »

Roberte Bucheler, aquarelliste et présidente depuis plus de dix ans de l’Union artistique des Ardennes « UAA », l’assure : le collectif n’est pas fermé à la nouveauté. « Au contraire, nous cherchons à attirer de jeunes artistes ». L’ouverture oui, mais pas à n’importe quel prix : « Le dessin et la peinture, c’est comme la musique, pour la connaître, il faut d’abord la composer. Si on veut garder la classe de l’UAA, il le faut bien. C’est peut-être prétentieux de dire ça, mais il faut préserver la qualité de nos expositions pour satisfaire le public. »
Citant en exemple Pierre Plateau, ou encore son mari, Robert Bucheler, poète, l’aquarelliste milite pour la promotion d’une production ardennaise de qualité. Sans mettre de côté la générosité au cœur de la démarche artistique, reprenant le sculpteur, Elie Badré : « Le plaisir de l’art, c’est le plaisir d’aimer ».

Salon de printemps au Caveau, place Ducale CHARLEVILLE-MEZIERES, sous l’office du tourisme, jusqu’au jeudi 28 février 2013.
Ouverture tous les jours de 14 heures à 18 h 30. Entrée libre.